Avant la crise sanitaire, seuls quelques investisseurs aguerris osaient acheter des biens immobiliers à distance ou en délégant la visite à un associé. Or, depuis un an et demi, les visites de résidences principales ont continué, la plupart du temps en mode virtuel : en 3D sur les sites d’annonces ou directement sur Whatsapp, avec l’agent immobilier qui balaie l’intérieur du bien grâce à la caméra de son téléphone. Est-ce une bonne idée d’acheter un logement sans l’avoir jamais visité ? La réponse avec Immokap.
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Un premier contact virtuel… qui ne remplace pas la visite physique
Les annonces immobilières comportent souvent quelques photos, plus ou moins bien cadrées, et parfois un plan pas toujours lisible. Récemment, les logiciels immobiliers de présentation se sont améliorés avec des techniques plus immersives : on se déplace dans le bien comme dans un jeu vidéo, en entrant dans chaque pièce, en revenant en arrière, en empruntant l’escalier, etc. Certains permettent même une vue d’en haut, dite en “maison de poupée” qui permet de mieux percevoir l’agencement.
Si une visite virtuelle immobilière peut être intéressante dans un premier temps, elle atténue les défauts éventuels du bien. Il y a eu un dégât des eaux et le plafond est tout écaillé ? Le coin derrière le radiateur est couvert de moisissures ? Le rideau cache un morceau de carreau cassé ? L’électricité ne fonctionne plus ? C’est uniquement sur place que vous vous en rendrez compte par vous-même en observant, touchant, passant la main…
Certaines surfaces semblent neuves en photo, mais elles sont rayées ou dégradées. Le logement peut être mal agencé, bruyant ou peu lumineux mais apparaître sous son meilleur jour grâce à des retouches ou des filtres professionnels. Parfois, une mauvaise odeur due à la cigarette ou à d’anciens animaux de compagnie peut persister. Tout simplement, il se peut que vous n’ayez pas d’affinité avec un lieu, un voisinage, une atmosphère, et cela ne s’explique pas.
Des risques lourds de conséquences
Si vous présentez une offre à l’issue d’une visite virtuelle et que celle-ci est acceptée, vous bénéficiez d’un délai de rétractation jusqu’à dix jours après la signature du compromis. Au-delà, vous serez amené à payer d’importantes pénalités au vendeur. Si d’aventure vous poursuiviez le processus, vous risquez de vous retrouver avec un bien vicié qui peut vous coûter cher à remettre en état. Un logement mal isolé ou au chauffage défectueux peut se révéler un véritable gouffre financier.
Il faut également prendre en compte le risque d’accident : une rambarde fragile, un balcon abîmé, une cave mal éclairée comportant une trappe non signalée …
L’une des parades possibles consiste à ajouter une clause échappatoire à l’offre, par exemple : “Je soussigné X présente une offre à tel prix sous réserve que je puisse effectuer une visite physique dans les trois jours suivant son acceptation”. Cela peut vous permettre de réserver un bien s’il est vraiment très intéressant et que vous ne pouvez pas vous déplacer dans l’immédiat.
Cependant, nous vous déconseillons de procéder de la sorte. D’abord parce qu’un achat immobilier prend du temps et vous engage sur une durée très longue : autant faire les choses correctement et assumer pleinement cette démarche. Ensuite parce que s’il s’agit de votre résidence principale, votre marge d’erreur quant à votre potentiel lieu d’habitation est très réduite. Combien de personnes se rendent compte au bout de quelques jours d’emménagement que le chant du coq du voisin les réveille à 5 h 30 chaque matin ou que la voisine regarde la télévision toute la nuit ?
Idéalement, nous vous conseillons de visiter votre futur logement au moins deux fois à des moments différents de la journée, voire de la semaine, avant de faire le grand saut.
