impact covid recherches immobilieres

Depuis la fin du confinement, les Français orientent leurs recherches de biens immobiliers plutôt en périphérie des centres-villes, voire en milieu rural. Assiste-t-on à un changement de paradigme temporaire, dû au traumatisme du confinement, ou à un véritable exode urbain ?

Notre mode de vie a évolué avec la Covid-19

Il y a quelques mois, nos logements faisaient office de bureau de travail, et de salle de classe pour nos enfants. Nos séances cinéma, nos soirées théâtre étaient concentrés dans nos salons, tout comme nos séances de sport. Pendant ces deux mois de confinement, nous avons réalisé à quel point les espaces et le grand air étaient indispensables à notre équilibre.

Cette prise de conscience s’est essentiellement révélée aux Français qui vivent dans les grandes métropoles. Difficile, en effet, de concilier travail, école, loisirs et vie de famille dans un 30 m², sans terrasse, ni jardin. Autre changement notable : le télétravail ne semble pas affecter la dynamique d’une entreprise en capacité de l’appliquer.

Alors que le taux de télétravail était de 8 % avant la crise sanitaire, il a connu un pic à 21 % après le confinement. S’il est retombé à 14 %, ce n’est pas du fait des employés, mais des entreprises. Selon un sondage réalisé par le site Capital, 75 % des personnes concernées par le télétravail souhaitent continuer l’expérience.

Mais pour que le télétravail soit avantageux en termes de qualité de vie, il faut bénéficier d’un logement adéquat. Résultat : vivre dans les grandes métropoles, bondées et limitées en espace, ne semble plus être une priorité dans l’esprit des Français.

Un exode urbain suite au confinement, vraiment ?

Au lendemain du déconfinement, les experts prévoyaient un exode urbain massif. Adieu centre-ville, bonjour vie rurale. C’était sûr, les Français privilégieraient de vivre hors du cœur des villes, puisque leur activité professionnelle n’en subirait aucune conséquence. Qu’en est-il quelques mois plus tard ?

En effet, le marché immobilier semble s’orienter vers de nouveaux horizons. Dès le mois d’août, on observait une véritable accélération des recherches d’achat de biens en périphérie des grandes villes. Un bond de + 46 % était ainsi noté par rapport à la même période en 2019.

À l’inverse, les recherches dans les grandes villes, qui étaient au plus haut en mars, ont soit stagné, soit diminué. Prenons l’exemple de la capitale. Les recherches à Paris intra-muros ont subi un coup d’arrêt de 5 % en août 2020 par rapport à 2019. Les grandes villes sont-elles boudées pour autant ? Rien n’est moins sûr.

L’attractivité des grandes villes bénéficie aux moyennes

Certes, Paris attire un peu moins depuis la rentrée. Mais ce n’est pas le cas de toutes les métropoles. Voyez plutôt ces chiffres : +104 % de recherches pour Toulouse en 2020, +91 pour Nantes, +65 % pour Marseille… Surtout, ce sont les départements situés en périphérie des grandes villes qui semblent tirer leur épingle du jeu. Les départements franciliens connaissent une forte demande : +118 % en Seine-et-Marne, +75 % dans les Yvelines, +66 % dans le Val d’Oise, +73 % dans l’Essonne.

Le constat est le même pour les départements situés à plus d’une heure de Paris. Le Loiret, l’Yonne, l’Eure sont également très recherchés. Les acheteurs semblent donc prêts à adopter une vie plus « rurale », à condition que le télétravail s’installe définitivement dans les mœurs.

D’autant que le prix du mètre carré moyen semble poursuivre son augmentation dans les grandes villes. À Paris, il s’élevait à 10.690 €/m² en juin ; en octobre, il est de 10.860 €. Il pourrait atteindre les 11 000 € avant la fin de l’année. À titre de comparaison, il est de 3 762€/m² pour une maison à Montfort l’Amaury, dans les Yvelines…

S’il est encore trop tôt pour affirmer qu’un exode urbain se précise, il convient de reconnaître qu’il est dans un coin de la tête de nombreux citadins. La situation sanitaire, encore précaire, et les répercussions économiques, peuvent encore influer sur les décisions qui seront prises lors des prochains mois.

2020-11-02